Groupe d'étude de textes sur l'anthropologie et les questions culturelles

Le groupe s'est recréé en 2017. C'est un groupe détude ouvert à toute personne souhaitant travailler les textes importants de l' anthropologie, afin d'élaborer la notion de "culture" et de mettre au travail la distinction entre réalités psychique et sociale, postulat de notre Association.

Nous avons souhaité laisser le choix des textes et des auteurs présentés selon l'intérêt porté par chacun.

Au cours du travail, notre intérêt s'est porté à travers les oeuvres de Marcel Mauss, de Claude Lévi Strauss, de Maurice Godelier etc, sur la question du don, sur l'étude des systèmes de parenté,sur la question du symbolique, sur la question de l'interdit fondateur du social humain. Comment ont été abordées ces questions en anthropologie et comment elles sont réexaminées dans l'anthropologie contemporaine.

 

Travaux 2017

 

Groupe anthropologie 2011-2012


Bilan en octobre 2011, du Groupe de compilation sur l'anthropologie et les questions culturelles, objet autour duquel il s'est constitué fin 2006.
Participantes actuelles : Françoise Crochet, Annette Noël, Claire Mialhe, Geneviève Moulin-Jourdan, Martine Pagès.
Le groupe pose qu'aucune science ne se suffit à elle-même et que l'anthropologie est nécessaire à la psychanalyse parce que celle-ci se situe d'emblée dans un monde.

 

Comment travaille-t-on ?

C'est un groupe où on lit de l'anthropologie.
Depuis quelques années, ce groupe s'est familiarisé avec les auteurs, des plus lointains : Griaule, Mauss, Lévi-Strauss..., à des auteurs contemporains tels que : Godelier, Favret-Saada, Bensa, Clastres, Héritier... :
Des compilations qui ont permis :
d'ouvrir ou de réouvrir l'approche linguistique du structuralisme à l'analyse structurante du fait social, dans une recherche de liens entre nature et culture, notamment dans les systèmes de parenté et la production de mythes... ;
d'historiser nos lectures : des « structures élémentaires » aux « métamorphoses » de la parenté tels que les auteurs l'écrivent... ;
d'évoluer de la notion de culture vers la notion d'histoire en changement, du mot « culture » trop codé au courant de la « déconstruction », de la question de l'humain à la tentation de faire de l'autre du non-humain, de l'altérité à la différence ...

Cette année, les quatre que nous étions ont fait des propositions de lectures en début d'année à partir de préoccupations ou de sensibilités de chacune :

- Annette Noël a présenté un texte de l'historien Gérard NOIRIEL, « à quoi sert l'identité nationale ? » (éd Agone) ainsi qu'un ouvrage de Norbert ELIAS, « au-delà de Freud... » (éd. La découverte) ;

- Geneviève Mouli-Jourdan a présenté le livre d'Hanna ARENDT, « Eichmann à Jérusalem » (ed.Gallimard), puis plusieurs lectures du sociologue Algérien Abdelmalek SAYAAD, « La double absence », « les bidonvilles de Nanterre », « Les paradoxes de l'altérité » ;
- Claire Mialhe a présenté le travail de Nathan WACHTEL sur les indiens Chipayas au Pérou, « Le retour des ancêtres » (éd. Gallimard), ainsi qu'une lecture croisée de plusieurs auteurs sur la notion de « culture » : Pierre BOURDIEU, Denis CUCHE, Jean-Pierre CHANGEUX ;
- Martine Pages a présenté une lecture des travaux de la philosophe Catherine MALABOU sur ce qu'elle appelle « les nouveaux blessés » (« Les nouveaux blessés, de Freud à la neurologie, penser les traumatismes contemporains », éd. Bayard), à partir principalement de « Ontologie de l'accident » (éd. Léo Sheer) et « La grande exclusion » (éd. Bayard) ; puis, une lecture de l'ouvrage de Judith BUTLER « Ce qui fait une vie, » (éd. zones) sur la nécessité de repenser la précarité radicale des vies humaines.
Cet ensemble de textes lus et échangés semblent ne pas avoir de véritable lien logique mais on pourrait cependant s'accorder sur l'idée qu'ils tracent des sillons de réflexion singuliers autour de ce que le monde contemporain pose comme questions à l'anthropologie et à quelques autres disciplines.
De la hantise des identités à ce que J. Butler appelle la « blessabilité », notre époque fait émerger des formes de subjectivité qui obligent à considérer la culture comme ce qui permet à la fois de penser l'unité de l'humanité et sa pluralité.
Ainsi, pour répondre provisoirement aux questions du début, ce groupe est actuellement un groupe de lecture sur le monde, les systèmes culturels et le social, ainsi que les subjectivités individuelles et collectives d'aujourd'hui.

« Le mystère du social ne vient pas de l'incapacité des hommes et des femmes à le penser. Il vient de sa difficulté, comme réalité matérielle, à incarner la multiplicité de leurs pensées, de leurs rêves, de leurs projets. La pensée commune déborde le social de tous les possibles qu'elle lui imagine... », dit Alain BERTHO dans « Nous autres, nous-mêmes » (éd. Le croquant 2008).

 

Travaux 2011-2012

De la part d'Annette Noël : la paléoanthropologie et la question du passage à l'humain.

« Je souhaite reprendre un axe de travail que j'avais abordé dans le groupe il y a deux ans : la question du passage à l'humain. Je l'avais abordé à partir d'hypothèses de Maurice Godelier sur les sauts dans l'évolution où il pose les éléments qui pour lui constituent l'humanisation. Il rassemble la question en 3 points :

l'homme est un animal social, pour lui c'est un fait d'évolution naturel qui ne spécifie aucunement l'homme comme humain.
Une mutation cérébrale qui a fait accéder à la pensée réflexive et au langage
Une mutation biologique concernant le régime de la sexualité, la perte de l'oestrus, qui a rendu nécessaire l'invention d'une nouvelle régulation de l'instinct sexuel déréglé. Il y voit l'origine de la culture comme mise en œuvre de systèmes sociaux régulateurs : Ces deux mutations ont fait que l'être humain est le seul animal à partager avec la nature la création de son environnement.

Au cours de mon travail sur la pensée, la parole et les langues à partir des interrogations sur le fonctionnement des langues signées, j'ai été amenée à aborder de nouveau ces questions du passage à l'humain. Ces questions ont été remobilisées par le travail exposé par Marc Lebailly dans son Séminaire à partir des théories de l'évolution.

Je désire donc entreprendre un travail de compilation en paléoanthropologie. Discipline qui est d'abord biologique, travaillant à partir des fossiles humains, de plus en plus rares au fur et à mesure qu'on cherche à remonter aux « origines ». Discipline fondée sur la théorie de l'évolution, la faisant évoluer elle aussi, qui ne peut faire l'économie d'hypothèses constamment remises en cause. Mais discipline qui s'ouvre sur une réflexion anthropologique concernant le saut de l'humanisation, ce qui le conditionne et ce qui le constitue. Ce que formule fort bien Pascal Pick, paléoanthropologue français : « L'humain est bien une invention des hommes, qui repose sur notre héritage évolutif partagé, mais n'est pas une évidence pour autant. Homo sapiens n'est pas humain de fait. Il a inventé l'humain et il lui reste à devenir humain. ».
Travailler sur ce qu'apporte et soulève cette discipline me semble important et prometteur dans notre réflexion à Alters. Cela pose aussi un bornage scientifique à des hypothèses qui peuvent facilement se laisser prendre aux sirènes de l'imaginaire sur les origines.
De la part de Geneviève Moulin -Jourdan
Poursuivre dans mon interrogation sur l'identité en allant plus vers le champ de la pluralité des identités, les identités en conflit, à travers le courant de « l'anthropologie du présent » avec A. Bertho.
De la part de Claire Mialhe
Le social pour être habitable doit être consistant. Cette consistance a sans doute à voir avec le pouvoir interne à ce social d'où une étude sur ce pouvoir à partir de P.Clastres, Max Weber, Nathan Wachtel, David Biale.

 

Groupe Anthropologie 2011-2012